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chroniques pathétiques du Rieutord
20 février 2018

Le rugby.

Nous revenons de Nouvelle Zélande ; Ah quel pays merveilleux ! C’est dommage qu’il soit peuplé de noirs café au lait, enfin bref, faut pas bouder notre chance d’avoir fait un si beau voyage.

Nous étions partis avec l’amicale du rugby de St Maurice qui envoyait l’équipe fanion pour disputer un match amical payé par la mairie dans le cadre des échanges du jumelage avec un bled de là bas qui s’appelle Okomoyati.

Le cousin de Courtecuisse, qui est entraîneur de l’équipe, nous avait pistonnés car il n’y avait que quatre places d’accompagnateurs.

On était un peu embêtés, madame Poissard et moi, car on devait fermer le magasin et on hésitait à mettre sur la porte une affichette disant :  Fermé pour cause de rugby , les gens auraient jasé… J’ai proposé à madame Poissard de marquer : Fermé pour cause de décès  mais, elle a pas voulu parce que ça porte malheur… puis elle a réfléchi et m’a dit :

- T’as qu’a marquer : fermé pour cause d’essais… Tu fais tellement de fautes d’orthographe que les gens ne seront pas étonnés, et on ne mentira pas.

Ah, elle est balèze la mère Poissard, non ?

Je vous passe les détails du voyage : rien de bien extraordinaire, hormis madame Poissard , ma femme, qui n’a pas arrêté de vomir son petit déjeuner, puis son souper de la veille et même son quatre heures…

Ah si ! Courtecuisse voulait étrangler le pilote car il devait le faire exprès de passer dans les trous d’air, ce con ! L’hôtesse a fait preuve de réalisme en faisant remarquer à notre ami, que s’il étranglait le pilote, personne ne nous ferait atterrir, et du coup il s’est calmé, le Courtecuisse.

Le grand moment du séjour a été le match contre l’équipe d’Okomoyati ; Tout le monde avait dit à nos joueurs qu’ils allaient se faire manger tout cru, que les Néo-Zélandais était si forts qu’ils devaient payer des adversaires pour qu’ils acceptent de jouer contre eux, et plein de conneries dans ce genre…

C’était compter sans Courtecuisse, qui était parti du principe que sans le AKA, les Néo-Zélandais ne valaient plus rien. Pour ceux qui l’ignorent, le AKA est un chant guerrier que les rugbymen de là bas exécutent avant chaque match.

Il faut reconnaître que pour un adversaire, voir quinze bonhommes vociférer un chant de guerre, c’est impressionnant, et c’est le but.

Courtecuisse avait donc donné sa recette et, à la tronche réjouie de nos joueurs sortant des vestiaires, on a comprit que ça aller avoiner sec.

Alors, après les hymnes nationaux, les équipes étaient face à face et les Néo-Zélandais, les yeux pleins de défi, ont commencé leur fameux AKA ; C’est là que le capitaine de notre équipe a compté jusqu’à trois et  tous nos joueurs se sont retournés comme un seul homme et ont baissé leur culotte, laissant voir des paires de fesses bien blanches.

Il vous aurait fallu voir la tronche des tueurs d’en face ! Complètement ahuris, puis dépités et, du coup, ils ont arrêté leur chant de guerre.

C’est là que notre capitaine a gueulé :

- A nous guerriers de France ! 

Et alors là, mes amis, ça a été un des plus grands moments de ma vie.

Dans une chronologie parfaite, chaque joueur français a levé le poing gauche, puis le droit et a laissé le majeur tout raide pointer vers le ciel… le gauche et puis le droit… Nous, on appelle ça un doigt, si vous voyez ce que je veux dire.

Ensuite, ils ont entamé un chant qui disait à peu près ceci : Ta mère est une grosse salope et on va piétiner son connard de fils, on va lui bouffer ses pauvres couilles et lui enfoncer sa sale gueule dans la merde !  Fouille ouille ouillle, ça c’est guerrier !

Ensuite ils se sont mis a sauter en se tenant les coucougnettes d’une main et en continuant à faire un doigt de l’autre ; Et, pour finir, ils ont fait, chacun douze bras d’honneur à gauche et douze à droite…

La tronche des Néo-Zélandais ! Y’en a même un qui laissé une larme rouler sur sa grosse joue…

Et puis le match ! Et quel match ! Des oreilles parsemaient le gazon rougi ; Des dents, ça et là, s’unissaient dans un dernier ballet ; Des arcades ne sourcillaient même plus sous les coups de boutoir de l’ennemi et des doigts visitaient des orbites ennemies afin que l’œil se rince… Quel match plein de vie !

Et le score ? Tenez vous bien : quatre vingt huit à zéro !

Qu’est-ce qu’on a pris ! Qu’est-ce qu’ils nous ont mis !

C’est dans l’avion, pendant le retour, que madame Poissard, ma femme, a failli provoquer une bagarre intra muros carlingue… Elle a juste dit à Courtecuisse :

 - Moi, celui que j’ai le plus apprécié dans notre équipe, c’est le goal. 

Si vous voyez ce que je veux dire…





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